Quand on ne va pas bien, vraiment pas bien (c’est-à-dire nettement en-deça du petit coup de mou ou de l’humeur maussade d’un lundi matin glacial un jour de grève où il pleut et où on a mal dormi …), on peut se demander comment faire pour aller mieux ... Ou comment se libérer.
Et comment ça fonctionnerait, ce mécanisme de libération … Qu’est-ce qui pourrait se passer pour que ça aille mieux. Qu’est-ce qui agirait, comment, à quel(s) niveau(x).
La parole ? Les émotions ? Le corps ? Voire « l’esprit », les « énergies subtiles », ou même « l’univers » … ?
Dans mon expérience, tout peut contribuer à une forme de libération, ou en tout cas de mieux-être. Mais pour qu’il y ait un effet profond, et réellement libérateur, je n’ai pas trouvé mieux que passer par le corps, et par les émotions.
La pensée, la parole, ou les mots, sont utiles, souvent nécessaires, peut-être même indispensables parfois. Pour comprendre et élaborer, mais aussi pour échanger, s’adresser à un Autre, thérapeute, coach, accompagnant, ou pourquoi pas, à un ami, ou à un lecteur, réel ou imaginaire.
Et pour certains, c’est parfois un préalable indispensable de verbaliser pour soi ou pour autrui, pour pouvoir « penser » les choses, avant de les « affronter », ou du moins de les rencontrer de façon plus incarnée.
Parce que ça peut rassurer, donner des repères, mettre des balises, éclairer suffisamment son paysage de ténèbres internes pour qu’on ait ensuite le désir et le courage de s’y lancer en prenant ses problèmes « à bras le corps », et avec un « cœur vaillant » (à qui, paraît-il, rien d'impossible ...).
Mais on reste ici au niveau de la pensée. De l’intellect. Or, tant que l’on reste à ce niveau, on risque de considérer ses problèmes et son mal-être comme un objet d’étude, d’investigations mentales, et non comme une vérité profonde et essentielle à accueillir, absorber, intégrer. Vérité qui, ainsi, sera finalement susceptible de se dissoudre, après avoir été rencontrée, du fait même de cette rencontre avec soi et de cette intégration en soi.
C’est ici que le corps et les émotions interviennent.
Si l’on va mal, c’est que quelque chose est resté coincé. Il y a plus ou moins longtemps. Plus ou moins profondément.
Et ce quelque chose, c’est bien souvent une émotion. Qui bloque, quelque part. Qui est restée encapsulée en nous. Qui nous a privé, autour d’elle, et en nous, de la mobilité et de la fluidité nécessaires pour réagir de façon souple, harmonieuse, appropriée aux aléas de l’existence.
Alors on peut l’atteindre par la parole. On parle, et petit à petit se font jour des pans de passé que l’on avait oublié, et qui peuvent nous permettre de contacter cette émotion, ou ces émotions enfouies.
On peut aussi l’atteindre par le corps, en allant directement explorer les zones profondes ou sont restés contractés certains muscles, du fait de tensions qui ont pu nous servir jadis à refouler ces émotions, ou en tout cas à ne pas les laisser s’exprimer. Car pour une raison ou pour une autre, nous avons jugé cela trop dangereux à l’époque. Ce qui était probablement vrai, et nécessaire.
Car nous aurions pu être rejeté, abandonné, battu, humilié, privés de soins ou de nourriture etc …
Mais ce n’est plus d’actualité.
Aujourd’hui, en tant qu’adulte, nous pouvons exprimer cela, par exemple en présence d’un.e thérapeute, et encouragé par son attention bienveillante.
Ce.tte thérapeute qui peut nous aider, parfois par sa seule présence, à retrouver le chemin vers nous-même.
« Peut-être que l’amour,
c’est ce mouvement par lequel je te ramène doucement à toi-même »
Antoine de Saint-Exupéry,
Terre des Hommes
C’est en tout cas ce que propose l’analyse bioénergétique, mise au point par Alexander Lowen dans les années 50 (et largement validée et enrichie depuis par l'apport des neurosciences), et qui travaille simultanément à ces trois niveaux, la parole (la tête) , les émotions (le cœur) et le corps (le corps, donc … qui est le temple de l’âme … et notre demeure pour cette vie … demeure qui consigne notre histoire, et qui s’est structurée et développée en fonction de cette histoire).
« Vivre » un mouvement de libération dans son corps, profondément, le ressentir, sentir se dénouer et se débloquer ce qui jusqu’ici était resté coincé, permet de réellement s’en libérer. C’est au-delà d’une compréhension intellectuelle. C’est comme s’ébrouer, s’étirer, se sentir soudain plus libre, plus vivant, plus léger. Plus vibrant aussi.
La bonne nouvelle, c’est que ça fait un bien fou. A tel point qu’on se demande comment on a pu vivre aussi longtemps sans cela. C’est un peu, mais « à la puissance vingt », comme quand on arrête de fumer. Ou de boire.
Le souci, c’est que bien souvent, il en reste … et qu’on peut toujours en trouver … un peu comme un oignon infini qu’on n’aurait jamais fini d’éplucher …
Mais quel beau voyage, aussi, vers une destination unique à chacun d'entre nous !
A découvrir progressivement avec émerveillement et gratitude (même si le chemin est parfois un peu sinueux et malaisé ...), vers cet énigmatique « centre de Soi » !...
Pour aller plus loin ...
Les sociétés francophones d'analyse bioénergétique :
L'Institut international :
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